Le sommeil, un allié de la performance

Le sommeil, un allié de la performance

Près d’un tiers des Français souffre régulièrement de troubles du sommeil*. Malgré une forte prévalence, les pathologies du sommeil sont encore largement sous-diagnostiquées**. Le Pr Pierre Escourrou, responsable du Laboratoire du sommeil à l’hôpital Antoine-Béclère (Hôpitaux Universitaires Paris-Sud, AP-HP) nous en dit plus sur les liens entre sommeil et performance.

« Tout au long de notre vie, explique le Professeur Escourrou, nous sommes gouvernés par une horloge biologiquefavorisant la restauration de notre organisme au cours de la nuit. Par cette horloge, le sommeil organise une économie d’énergie essentielle à la préparation de notre organisme pour la journée suivante. Le sommeil nuit après nuit, et tout particulièrement le sommeil profond, crée les conditions nécessaires à notre performance quotidienne ». En revanche, la privation aigue ou chronique de sommeil perturbe la performance physique : altérations cardiovasculaires, fatigue musculaire, troubles immunitaires, prise de poids ou encore risque diabétique. Les études épidémiologiques le démontrent : dormir moins de 6 heures par 24 heures est associé à l’altération de la forme physique.

La proposition du Programme National Nutrition Santé (PNNS) 2011, souligne d’ailleurs ce point. Elle relève que les études ont montré un lien entre un sommeil court et l’élévation de l’indice de masse corporelle (IMC), à la fois chez l’adulte et l’enfant. Pour Pierre Escourrou : « Il est fondamental, à titre préventif, d’ajouter aux prescriptions de régime et d’exercice physique des conseils comportementaux relatifs au sommeil ».
A tous les âges, une durée adaptée  et une bonne qualité de sommeil ont un impact positif sur les performances physiques. Chez les athlètes de haut niveau, le sommeil est également un déterminant objectif de la performance.

Le déclin de la mémoire est une préoccupation majeure de santé publique. Il en est de même pour le stress et les risques psychosociaux qui sont au centre du débat de santé dans l’entreprise. Le sommeil, et en particulier le sommeil paradoxal, font partie des solutions proposées face à ces problématiques.

« Le sommeil est essentiel à la mémoire, à l’attention et à la prise de décisions. Sa privation s’accompagne de troubles amnésiques et attentionnels dont les conséquences peuvent être dramatiques : accidents de la route, désinsertion professionnelle… », affirme le spécialiste du sommeil. Un bon sommeil favorise une stabilité de l’humeur et une moindre anxiété. L’activité physique régulière joue aussi sur la qualité du sommeil en favorisant un meilleur sommeil à ondes lentes.

« Ainsi, tout au long de la vie, que l’on soit un enfant en pleine croissance, un adulte au travail ou une personne âgée, notre sommeil peut devenir un allié de nos performances physiques et intellectuelles », conclut le Professeur Escourrou.

 

Le laboratoire du sommeil de l’hôpital Antoine-Béclère (Hôpitaux universitaires – Paris-Sud, AP-HP)

Le Centre de Médecine du Sommeil de l’hôpital Antoine-Béclère prend en charge l’ensemble des pathologies du sommeil : insomnie, hypersomnies, syndrome d’apnées du sommeil… chez l’adulte et l’enfant.

Il dispose d’un hôpital de jour de 3 chambres et d’enregistrements ambulatoires. Des séances de Groupes d’éducation thérapeutique sont dispensées pour l’insomnie et les patients apnéiques. Il appartient au réseau MORPHEE (www.reseau-morphee.org ) et participe au projet RESPIRADOM ( www.respiradom-project.com) de Télémedecine des Syndromes d’Apnées du Sommeil.

* Il s’agit en majorité d’insomnies, pour 10 à 15 % de la population et de somnolence diurne excessive pour 5% des personnes. Les cas d’apnées du sommeil ou les risques de somnolence au volant sont responsables de plusieurs milliers de morts chaque année.

** seuls  20 %  des malades seraient correctement diagnostiqués et pris en charge